COOPÉRATION Coop de France mobilisée

Mi-septembre, lors de sa conférence de rentrée, Coop de France s'est inquiétée de l'actuelle flambée des prix. Pour son président, Philippe Mangin, il est urgent au niveau mondial de « construire une politique de stockage, seule solution pour mettre un peu de stabilité sur les marchés ». Sachant que les coops françaises n'ont pas attendu pour agir, avec déjà 3 Mt engagées sur les 5 Mt prévues par le plan silo. Plus que jamais, le président Mangin milite pour la mise en place de mécanismes de régulation des marchés et des instances financières regrettant que ces mesures restent encore de l'ordre de l'« incantatoire » dans le cadre du G20.

Résultat en France : c'est le monde de l'élevage qui est le premier à pâtir de cette envolée des cours. Le président se félicite de la création d'un Fonds de solidarité structurel céréaliers-éleveurs, initié par l'AGPB et l'AGPM, et estimé à 100 M€. « Un potentiel maximum pour une contribution de 2 €/t sur les livraisons », calcule Hubert Grallet, président de Coop de France-métiers du grain qui estime toutefois que « le choix d'une cotisation volontaire complexifie la mise en place ».

Mais au-delà de ces mesures, le vrai débat, « c'est d'arriver à faire passer les hausses à la consommation, a rappelé Michel Prugue, trésorier de Coop de France. Sans créer de choc psychologique ». Encore faut-il se faire entendre de la grande distribution... D'autre part, pour lui, l'annonce de Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, d'organiser une table ronde sur les relations commerciales fin octobre-début novembre, est trop tardive : « Il faut agir de suite. » Dans le même temps, le calendrier de la réforme de la Pac s'accélère. Une discussion centrée sur la répartition des aides et qui « oublie totalement le volet régulation, s'alarme Philippe Mangin. Il n'y aura pas de durée possible pour une Pac qui consiste seulement à distribuer des aides. »

Catherine Queheille